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n° 45 

Premier trimestre 2018…

 

« J’ai été reporter pendant 20 ans. Avec passion. Préposé aux catastrophes, j’ai approché les guerres, les famines, les révolutions… j’ai arrêté un métier qui m’avait comblé : j’avais besoin de réfléchir…l’événement me jetait en pleine figure la question du Mal »

Jean-Claude Guillebaud

Et la Paix continue de sonner à notre porte !

Nous vous rejoignons avec cette nouvelle formule annoncée. Pour cette première News Letter de 2018, quelques moments phares de la vie de la Maison de la Paix, à plusieurs voix.

 

« La paix dans ta maison fait contrepoids à l’inimitié de la terre entière ». Proverbe africain

J’arrive de Centrafrique, où j’étais en mission depuis 3 ans. Appelée par ma congrégation, les Sœurs missionnaires de l’Evangile, me voici à la communauté Notre Dame de la Paix depuis le jeudi 29 avril.

La Centrafrique souffre encore d’un conflit politico religieux surtout dans l’est du pays, la région où était ma communauté à Bambari. J’ai été témoin d’un travail formidable pour la paix accompli par l’archevêque de Bangui Dieudonné Nzapalainga nommé cardinal par le pape François. Avec l’imam Omar Kobine et le pasteur Nicolas Guerekoyame, ils ont initié depuis de nombreuses années des plates-formes de dialogue œcuméniques et interreligieuses dans tout le pays.

Au péril de leur vie, ils se rendent présents partout où cela chauffe. Ils calment, apaisent les haines, contiennent les foules, écoutent les souffrances, favorisent le dialogue…

L’Eglise est très engagée. Les Evêques dénoncent, annoncent, exhortent à la paix avec une ténacité et un courage hors du commun. (cf Site de la conférence des  Evêques de Centrafrique à Bangui CECA)

Beaucoup d’acteurs travaillent au jour le jour partout dans ce pays à reconstruire. L’école, et l’éducation sont des défis à relever d’urgence. Ici et là-bas des frères, des sœurs comptent sur nous, ne les oublions pas. Nous avons tant à apprendre les uns des autres. Ensemble nous pouvons construire la paix. Avec les hommes de bonne volonté, tous les artisans de paix, ouvrons de nouveaux chemins. 

En arrivant en France j’ai le sentiment qu’il il est possible de faire mémoire et de célébrer la paix parce que la guerre est une histoire ancienne … et pourtant la paix reste fragile et menacée. Elle a des ennemis sournois. Il nous faut être vigilants et guetter tout ce qui peut l’ébranler.

En Centrafrique nous avons des gardiens la nuit dans les communautés. Puissions-nous ici être des gardiens de la paix. Ne nous ne laissons pas voler la paix.

Chantal Piou

Soirée avec Jean-Claude Guillebaud, le 6 mars

120 personnes sont venues rencontrer au Musée Airborne Jean-Claude Guillebaud, qui avait accepté de répondre à l’invitation de la Maison de la Paix et de la paroisse Notre Dame de la Paix de Sainte Mère Église. Il nous a emmenés sur les routes du doute, à travers les guerres que les humains savent si bien préparées et entretenir… Mais c’est avec une espérance ferme qu’il a fait passer ses souvenirs vivants des conflits des 60 dernières années.

Oui, nous sommes encore en guerre ! Mais nous serons en paix si nous voulons bien nous laisser guider par tous ceux qui partout, donnent le témoignage du partage, de la rencontre, de la bienveillance… à l’image du Christ qui est la boussole de ce grand et beau reporter de guerre… pour la paix !

Benoit Lacroix

« Puisse cette Maison continuer à être phare »

Une Maison de la Paix, à Sainte-Mère-Église, en Normandie.  À maintes reprises, j’ai été invitée à m’y rendre pour former communauté avec des sœurs de diverses congrégations, appelées à être agentes de paix dans ce milieu et ailleurs.  Comment refuser cet appel à la paix ?

Au cours de deux différentes insertions de quelques mois dans ce milieu unique, il m’a été donné de découvrir que la paix se bâtit, au jour le jour, avec des compagnes accueillantes et généreuses que la Providence m’a données. Il en est ainsi avec des gens qui entourent ce petit groupe, des gens qui apportent support, amitié et cette capacité d’être là en tout temps.

Ces séjours ont permis à la Canadienne que je suis de comprendre davantage ce que fut la Deuxième Guerre Mondiale dans notre histoire. Comment remercier les personnes qui ont eu à cœur de me partager leurs expériences ? En plus, la visite des Plages du Débarquement, des cimetières, des musées ainsi que des divers monuments qui soulignent la bravoure de tant de soldats, a laissé en moi une marque indélébile.  Mon émotion fut grande de constater que nos deux pays étaient ensemble pour faire en sorte que la liberté devienne réalité.

Aujourd’hui, dans un monde perturbé par tant de violence, le besoin de paix se fait encore criant.  Chaque geste et chaque projet pour la paix ont une répercussion bénéfique.

Puisse cette Maison continuer à être phare et rappel que c’est ensemble, avec nos dons et nos pardons, et par un accueil inconditionnel de personnes de tout âge et de toute nationalité, que notre monde pourra vivre davantage à la lumière de la paix !

Sœur Jacqueline Saint-Yves

Un voyage au Pays de la Paix,

120 enfants des classes de CM1, CM2, des écoles de Montebourg, Carentan, Picauville et Sainte Mère. Journée rythmée par des ateliers tournants, tous sur le thème de la paix, passage oblige quand on vient à la Maison de la Paix.

Grande fresque collective où les mains deviennent des colombes chargées de messages et de symboles.  Chorale avec des chants de paix, plusieurs voix, un seul chœur. Jeux de paix, ensemble, sans gagner et sans perdre, toujours attentifs aux autres.  Chemin de paix dans l’église, la colombe et le rameau, Notre Dame de la Paix, la carte / message pour le monde ici et là-bas. Et la célébration finale, comme point d’orgue de la journée, transcendant le vécu de ce vendredi 23 février. Enfants heureux ? sans doute.  Enfants, petits et grands, devenez des messagers de paix !

Sr. Anne-Françoise

La grange et l’avenir

Si la réhabilitation de la Grange figurait dans les projets de la Maison de la Paix dès l’origine, c’est vraiment à partir du second semestre 2016 que ce chantier a redémarré. Après la phase de sélection d’un architecte, c’est finalement le projet de Johanna Schmidt, jeune architecte de Bricquebec qui a été retenu. Elle viendra présenter son projet très original après l’AGO du 11 avril prochain, dans la salle de la Mairie de Sainte Mère Eglise.

 

Au cours de l’année 2017, après plusieurs ébauches, le projet définitif a été validé par notre Evêque et le permis de construire a été déposé fin décembre 2017.Un économiste a dressé une première évaluation et nous avons retenu un budget d’environ 500.000 euros. L’accord du permis de construire est attendu au bout de 5 mois, dont 3 pour les services techniques et 2 pour l’Architecte des Bâtiments de France, puisque la Grange se trouve dans le périmètre protégé du bourg. Enfin, il faudra attendre 2 mois supplémentaires pour purger le recours des tiers avant de pouvoir commencer les travaux, si nous disposons des fonds nécessaires.

 

Pour optimiser le financement de cette opération, nous avons prévu un schéma juridique adapté permettant d’ouvrir la recherche de dons à toute personne physique ou morale, sans considération d’opinions religieuses, politiques ou philosophiques. La propriété de la Maison de la Paix est aujourd’hui propriété de l’Association Diocésaine qui l’a acquise en 2011/2012.Une association loi 1901 est en cours de création pour reprendre la propriété. Elle s’appellera l’Association de la Grange de la Paix, pour la différencier de l’Associations des Amis de la Maison de la Paix, qui continue son rôle d’animation de la Maison de la Paix en collaboration avec les Religieuses. Les membres du conseil d’administration seront composés d’un tiers de représentants du diocèse et pour les 2/3 par des laïcs. En cas de dissolution, la propriété reviendra au Diocèse. Cette entité juridique aura la possibilité de délivrer des reçus de défiscalisation pour les dons, hormis pour les personnes soumises à l’IFI(ex-ISF) pour lesquels une deuxième structure juridique est nécessaire.

 

Seule une fondation peut recevoir des dons défiscalisés de la part de personnes soumises à l’IFI, c’est pourquoi nous avons entrepris les démarches nécessaires en vue de la création d’une fondation (La Fondation de la Maison de la Paix), qui pourrait être abritée par la Fondation Française de l’Ordre de Malte. Outre les avantages fiscaux, notre fondation bénéficierait de la notoriété de l’Ordre de Malte et faciliterait la recherche de donateurs français voire étrangers. Une délégation de la fondation abritante est venue à la Maison de la Paix le samedi 10 mars pour découvrir notre projet et rencontrer notre équipe. Après consultation de leur propre conseil d’administration, nous sommes conviés le 17 avril à rencontrer la Fondation Française de l’Ordre de Malte pour étudier les modalités pratiques de cette création.

 

Le dispositif de la Maison de la Paix sera ainsi complet et permettra à la fois de financer les travaux et de faciliter la mission d’éducation à la Paix. Le site Internet qui est en cours de refonte assurera, avec une page Facebook, les actions de communication nécessaires à l’information des touristes/visiteurs/pèlerins, qui se pressent à Sainte Mère Eglise, tout en communiquant sur nos recherches de dons et legs.

Monsieur Christian Morio

Coordinateur du projet

La communauté

Tricote le fil de la paix avec des nouveaux visages, Chantal qui nous rejoint après l’Afrique, Marie Paul bientôt dans sa deuxième année, Mari Jo qui va et vient comme le mouvement de l’Océan et qui sera bientôt de retour, Anne-Françoise qui n’oublie rien des origines …

 

« Jour après jour, la Paix se tisse avec les liens du quotidien ».